Merci à Dr Boussarie pour le partage de son expérience dans le domaine des nouveaux animaux de compagnie et dans l’utilisation de la phyto-thérapie appliquée à ce que l’on appelle communément les NAC bien qu’il s’agisse en fait d’un groupe d’animaux très différents les uns des autres.
Merci à Dr Joëlle Robyns pour son partage sur l’aromathérapie en général mais également dans le domaine des nouveaux animaux de compagnie.
Les spécificités physiologiques et pharmacologiques des NAC
Il s’agit d’animaux
- souvent de petite taille,
- au métabolisme basal généralement élevé (sauf les serpents) et à
- qui éliminent les médicaments rapidement.
Ils ont par ailleurs
- des besoins biologiques spécifiques,
- des tolérances aux médicaments variables (certains anti-parasitaires peuvent tuer le lapin ou la tortue par exemple)
- des posologies variables en fonction de la branche de l’arbre phylogénétique à laquelle ils appartiennent.
Globalement, ils ont tous une très bonne tolérance à la phytothérapie mais ont besoin de doses bien plus élevées que celle que nous avons l’habitude d’utiliser chez les carnivores . Notre confrère Didier Boussarie a évalué un besoin en moyenne 6 à 9 fois plus élevée. Cependant, selon le degré d’urgence ou la maladie à traiter ces valeurs peuvent être jusqu’à 15-20 fois plus élevées !
La conduite à tenir pour la prescription est la même que pour toute prescription phytothérapique, il faut
- lister et hiérarchiser les symptômes,
- définir les cibles thérapeutiques,
- faire un screening des plantes qui ont une action sur les cibles définies plus haut,
- effectuer la prescription que l’on juge la plus adaptée.
Par ailleurs, le suivi nous permettra de
- évaluer la réponse au traitement prescrit
- ajuster le traitement ou la posologie au besoin.
Enfin, il sera toujours intéressant de vérifier que les conditions zootechniques (de maintien en captivité) sont en adéquation avec l’espèce.
Nos domaines habituels de prescription de phyto ou d’aromathérapie chez les nouveaux animaux de compagnie
Dans certains cas, la phytothérapie sera utilisée comme unique traitement, dans d’autres, elle sera associée à de l’allopathie ou y fera suite comme traitement de fond de façon parfois prolongée sur plusieurs mois. Enfin, dans certains cas, il n’existe pas de traitement allopathique dédié et la phytothérapie sera le seul traitement possible.
Chez les lapins
- Coryza (rhinite)
- Cystite
- Arrêt ou ralentissement du transit
- Gastrite
- Cohabitation
- Anxiété
- Douleurs ostéo-articulaires
- Hyperglycémie chronique/diabète
- Cardiologie
- Otite
- Torticoli (syndrome vestibulaire)
Chez le furet
- Cardiologie
- Maladie endocrinienne
- Troubles digestifs
Chez les petits rongeurs (cochons d’Indes, hamsters, chinchillas, rats…)
- Coryza
- Diabète
- Douleurs ostéo-articulaires
- Cardiologie
Chez les tortues et serpents
- Anorexie/dysorexie
- Stress environnemental
- Troubles respiratoires
Chez les oiseaux de cages ou de volières ou les poules de compagnie
- Troubles respiratoires
- Inflammations digestives
- Stress environnemental (cohabitation, picage, …)
Administration de la phyto ou de l’aromathérapie chez les animaux de compagnie
Phytothérapie :
La phytothérapie est (sauf certains traitements des plaies) toujours administrée par voie orale.
Chez les herbivores, l’administration à la seringue directement dans la bouche à l’aide d’une seringue se fait généralement de façon aisée. Attention toutefois d’assurer la sécurité de l’animal pendant l’administration, le lapin doit avoir l’arrière train bien maintenu, les petits rongeurs ne doivent pas être trop écrasés. Il est recommandé de dilué la préparation phytothérapique de moitié avec de l’eau.
Chez les carnivores, il peut être intéressant de mélanger le remède à un peu de phosphaluvet, de fortol, de nutrigel ou autre complément alimentaire très appétent. On pourra alors mettre la seringue de mélange en buttée sur les incisives pour que l’animal lape le remède.
Chez les oiseaux, selon les habitudes de manipulation de l’animal on pourra utiliser des friandises ou faire couler lentement à la commissure du bec le remède dilué dans son volume d’eau. Attention à ne pas serrer l’animal trop fort et attention à la position des narines qu’il ne faudra pas boucher lors de la manipulation.
Chez les reptiles, l’administration pourra se faire comme chez les oiseaux, soit dans une friandise soit directement dans la cavité buccale. La dilution de moitié est également recommandée.
Aromathérapie :
Les voies d’administrations en aromathérapie sont nombreuses et les huiles essentielles sont dans la quasi totalité des cas diluées au sain même du remède. Parfois dans des huiles, parfois dans de l’alcool, parfois dans des hydrolats à l’aide de dispensants etc. Le remède sera alors administré selon les précisions de l’ordonnance :
- Sur la peau
- Par voie athmosphérique (inhalation)
- Par voie orale (voie de moins en moins utilisée)
De nombreuses solutions thérapeutiques utilisant la phyto-aromathérapie chez le nouvel animal de compagnie existent. N’hésitez pas à nous demander conseil !